Passages de l'image (Nîmes, Marseille)
et la galerie NEGPOS / FOTOLOFT (Nîmes)
présentent
MARSEILLE / VALPARAISO
Ces deux ports mythiques aux collines habitées se jetant dans la mer, n'ont pas encore de ligne maritime ni aérienne qui les unissent, pourtant leurs histoires singulières -en quelques traits- ont à voir ensemble.
L'heure de la "gloire", du fret maritime comme ressource économique principale, des bars emplis de marins des quatre coins du monde et d'une canebière (célèbre avenue marseillaise où siégeaient encore au XIXème siècle les commerces de cordes et de voiles, a sans aucun doute fait long feu), la désaffection industrielle de l'activité portuaire est patente.
Il reste que depuis peu l'on sent venir un vent qui ne faiblit pas et qui pourrait bien pousser les deux "Urbamar" vers un avenir plus radieux et des terres avenantes.
Valparaiso bénéficie à présent du statut privilégié -accordé par l'UNESCO- de "patrimoine de l'humanité", statut qui va certainement dans peu de temps faire naître une floraison d'ambitions pour la ville, et un afflux touristique non des moindres.
Pour Marseille, le destin passe par l'Europe, "Euroméditerranée", projet multi facettes alliant technologie et développement économique semble être le vecteur croissant de l'entrée de la ville dans la cour des grandes cités européennes.
Le projet
Conçu au départ comme une « mission » du même type que celles qui ont illustrées l’histoire de la photographie au XIXème siècle (par exemple, en France, la Mission Héliographique de 1851) et au XXème siècle (le projet de la Farm Security Administration aux Etats-Unis dans les années 30, ou encore celui de la DATAR en France, du milieu des années 80) ; notre projet se réfléchit dans une multiplicité de dimensions : restructurations urbaines, conservation du patrimoine, traces du passé… sans oublier l’humain, la vie des marseillais et des porteños saisie dans sa quotidienneté.
C'est ce sur quoi ont travaillé dans un premier temps 4 photographes : Patricia Gajardo, Rodrigo Gomez, Patrice Loubon et Claudio Perez.
Plusieurs étapes viennent peu à peu formaliser son avancée : la production d’images sur les 2 villes et l’édition de 2 séries de cartes postales sont distribuées dans les deux villes (septembre à décembre 2005), formalisant la transformation du projeten objet esthétique.
Parallèlement, un blog se fait l’écho de l'expérience, présentant les images produites par les photographes.
Containers
Comme nous venons de l’évoquer brièvement, plus loin que la seule « mission » photographique se pense aussi la « mise en lien » concrète des deux villes. Le container est un objet qui représente les échanges, en particuliers commerciaux. Il est « typique » des ports et plus largement un objet symbolique de la mondialisation, du transit des biens à travers la planète.
La réflexion porte sur cet objet en tant que contenant mais aussi comme support. Le container est un objet à forte charge artistique potentielle.
Le container se parait encore par bien des aspects à la chambre noire photographique…
Dans ce sens en tant que support, les « vrais » containers, ceux qui peuplent les docks et les entrepôts à ciels ouverts des ports de Marseille et Valparaiso, accueilleront, collés sur leur structure de métal, des images grands formats des deux villes ou se transformeront en chambre noire géante. Le container peut aussi devenir le véhicule même du projet, voyageant de port en port, symbole vivant d’un projet construit sous l’égide de l’échange et du déplacement.
Si le pont n'existait pas entre Mars et Valpo... il est en train de se créer pour un bénéfice mutuel.
Le projet a reçu en 2005, une première aide du Conseil Régional PACA d’un montant de 8000 euros qui a permis d’engager la production d’images et de financer l’impression des cartes postales.
Patrice Loubon, mars 2010
contacts : patriceloubon@hotmail.com
